Le 𝐅𝐨𝐫𝐮𝐦 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐝𝐞𝐬 𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐞𝐧𝐞𝐮𝐫𝐬, organisé par le 𝐌𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐌𝐚𝐝𝐚𝐠𝐚𝐬𝐜𝐚𝐫 (𝐌𝐄𝐃), est une belle initiative : un espace d’échanges autour du développement du secteur privé, de l’innovation et de la compétitivité. Mais au-delà des discours sur la 𝐝𝐢𝐠𝐢𝐭𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧, une question essentielle demeure : 𝐨ù 𝐞𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐫é𝐞𝐥𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐌𝐚𝐝𝐚𝐠𝐚𝐬𝐜𝐚𝐫 ?
Les 𝐝𝐨𝐧𝐧é𝐞𝐬 𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 sur l’utilisation des outils numériques — ERP, logiciels de gestion financière, ou plateformes de facturation — restent difficiles à trouver. Quelques entreprises testent 𝐃𝐨𝐥𝐢𝐛𝐚𝐫𝐫, 𝐎𝐝𝐨𝐨 ou 𝐒𝐀𝐏 𝐁𝐮𝐬𝐢𝐧𝐞𝐬𝐬 𝐎𝐧𝐞, mais la transformation numérique globale du tissu économique demeure encore partielle. 💡
À 𝐥’𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥, 𝐥𝐚 𝐟𝐚𝐜𝐭𝐮𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐨𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐨𝐛𝐥𝐢𝐠𝐚𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐚 𝐦𝐚𝐫𝐪𝐮é 𝐮𝐧 𝐭𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐝é𝐜𝐢𝐬𝐢𝐟. Des pays comme 𝐥𝐞 𝐌𝐞𝐱𝐢𝐪𝐮𝐞, 𝐥’𝐈𝐭𝐚𝐥𝐢𝐞, 𝐥𝐞 𝐏𝐨𝐫𝐭𝐮𝐠𝐚𝐥 ou 𝐥’𝐈𝐧𝐝𝐞 l’ont mise en place avec un objectif clair : 👉 𝐥’𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐨𝐩é𝐫𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐧é𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥’𝐚𝐝𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐥𝐞.
En pratique, cela signifie que les transactions sont automatiquement transmises et enregistrées dans un système central — garantissant :
- ➡️ une 𝐭𝐫𝐚ç𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é 𝐚𝐜𝐜𝐫𝐮𝐞,
- ➡️ une 𝐫é𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐫𝐚𝐮𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐮𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧,
- ➡️ une 𝐩𝐞𝐫𝐜𝐞𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐟𝐢𝐬𝐜𝐚𝐥𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐞 𝐞𝐭 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐞𝐟𝐟𝐢𝐜𝐚𝐜𝐞,
- ➡️ et une 𝐬𝐢𝐦𝐩𝐥𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐝𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞 pour les entreprises.
Mais il ne faut pas mettre les bœufs derrière la charrue. La 𝐝𝐢𝐠𝐢𝐭𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 ne doit pas être une mode ou un gadget technologique. Elle doit s’inscrire dans une 𝐝é𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭é𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞, partagée entre 𝐥’É𝐭𝐚𝐭, 𝐥𝐞 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐩𝐫𝐢𝐯é 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐠𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞.
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💡 💬 𝐄𝐭 𝐧’𝐨𝐮𝐛𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐩𝐚𝐬 𝐥𝐚 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
Derrière la question du numérique se cache un autre défi tout aussi crucial : 𝐜𝐞𝐥𝐮𝐢 𝐝𝐮 𝐬𝐞𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐢𝐧𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞𝐥.
Selon le rapport de l’𝐈𝐧𝐬𝐭𝐢𝐭𝐮𝐭 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐭𝐚𝐭𝐢𝐬𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 (𝐈𝐍𝐒𝐓𝐀𝐓) — enquête 𝐄𝐏𝐌 2021-2022 — le secteur informel représente 𝐩𝐫è𝐬 𝐝𝐞 83,3 % 𝐝𝐞𝐬 𝐮𝐧𝐢𝐭é𝐬 é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 à Madagascar, c’est-à-dire la majorité des indépendants et travailleurs non enregistrés.
Toujours selon cette étude, 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐝𝐞 9 𝐞𝐦𝐩𝐥𝐨𝐢𝐬 𝐬𝐮𝐫 10 (≈ 95 %) sont informels dans certains groupes d’activité, et même 𝐩𝐫è𝐬 𝐝𝐞 90 % pour les secteurs « hors agriculture ».
Autrement dit, seule une minorité d’acteurs économiques est aujourd’hui intégrée dans le système formel, fiscal et administratif. Digitaliser sans accompagner la 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 reviendrait à créer une économie numérique à deux vitesses — celle des entreprises connectées, et celle d’une majorité encore invisible dans les statistiques.
L’enjeu majeur, c’est donc d’avancer sur les deux fronts : 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐥𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐢𝐧𝐜𝐥𝐮𝐫𝐞, et 𝐝𝐢𝐠𝐢𝐭𝐚𝐥𝐢𝐬𝐞𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐫𝐞𝐧𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞𝐫.
🧭 Le numérique n’est pas une fin en soi,
c’est un 𝐨𝐮𝐭𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞, 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐞𝐭 𝐝’𝐞𝐟𝐟𝐢𝐜𝐚𝐜𝐢𝐭é — un pilier essentiel pour bâtir une économie moderne et compétitive.
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